Mauvais en maths ou anxieux face aux maths ?

Les résultats en maths d’un enfant sont un indicateur de sa future réussite scolaire et sociale. Malheureusement, 72,5% d’entre eux sont anxieux face à la discipline en France

Les parents et professeurs le savent trop bien, les systèmes scolaires et la société en général accordent beaucoup d’importance aux résultats en mathématiques. Des études américaines ont d’ailleurs montré que les résultats en maths à l’école étaient de forts indicateurs de la future réussite académique et professionnelle d’un enfant.
72,5% des écoliers français sont anxieux face aux maths

72,5% des écoliers français sont anxieux face aux maths

Il apparaît donc crucial que chaque enfant cultive son envie d’apprendre les maths et sa confiance en soi face à la discipline.
Malheureusement, beaucoup d’élèves pensent que les maths sont ennuyeux et/ou trop difficiles et 72,5% des écoliers français sont anxieux face à la discipline (contre seulement 45% au Danemark ou aux Pays-Bas). La majorité d’entre eux conclut donc, trop souvent à tort, qu’ils sont “naturellement” mauvais en maths ou qu’ils n’aiment pas la matière, abandonnant toute possibilité d’y trouver du plaisir et toute chance de progresser.

Pourtant, la majorité des croyances et expériences générant cette anxiété ne sont pas fondées

Les compétences cognitives permettant d’atteindre de meilleurs résultats en maths sont des compétences “généralistes” !

Les compétences cognitives permettant d’atteindre de meilleurs résultats en maths sont des compétences “généralistes” !

Beaucoup d’adultes et d’enfants ont de fausses croyances concernant les différences de capacité en mathématiques : la fameuse “bosse des maths”, des éventuelles compétences héréditaires ou encore des différences selon le sexe. Pourtant, pour la majorité des personnes, aucune de ces croyances n’est fondée. Au contraire, les chercheurs Cragg et Gilmore ont montré que les compétences cognitives permettant d’atteindre de meilleurs résultats en maths sont des compétences “généralistes”, non spécifiques aux mathématiques, notamment :

  • la mémoire à court terme permettant de stocker et de manipuler temporairement des informations afin de réaliser une tâche (la mémoire de travail )
  • la rapidité de traitement des informations
  • la capacité à stopper une réponse impulsive mais fausse (capacité d’inhibition)
  • la capacité à se repérer dans l’espace
  • la capacité à “jongler” avec différents concepts

D’autres recherches ont permis d’identifier d’autres éléments clés pour le développement des capacités en mathématiques, notamment :

L’anxiété est souvent la principale cause de mauvais résultats et de réelles souffrances, et non l’inverse

Il est trop souvent conclu par les élèves qu’ils sont mauvais en maths alors que la réelle cause de leurs mauvaises notes n’est en rien une “incapacité'“ mais plutôt le rapport émotionnel qu’ils entretiennent avec la discipline.

Différentes études ont d’ailleurs démontré que les évaluations mathématiques des personnes anxieuses face à la discipline sous-estimaient leurs capacités (notamment car, durant l’évaluation, l’anxiété impacte négativement la mémoire de travail).

Pour les personnes anxieuses face à la discipline, les mathématiques deviennent une réelle souffrance : des chercheurs américains ont montré que les régions du cerveau actives pendant un épisode d’anxiété des maths sont les mêmes que lorsqu’une douleur physique est perçue !

A l’origine de cette anxiété : une forte pression sociale sur les maths, un rapport émotionnel compliqué avec la discipline et un enseignement parfois trop conceptuel

En France, l’enseignement des mathématiques reste trop conceptuel.

En France, l’enseignement des mathématiques reste trop conceptuel.

Quelles sont donc les causes de cette forte anxiété face aux maths développée par 3 élèves sur 4 en France ? Parmi les principales :

  • Une trop forte pression sociale autour des maths en France où la filière scientifique reste celle vue comme la filière d’excellence, ce qui n’est pas toujours justifié et d’ailleurs pas le cas dans tous les pays (en Italie par exemple, beaucoup d’élèves passent un bac littéraire pour entrer en médecine ensuite). Dans le rapport PISA 2012, on observe d’ailleurs que les plus hauts taux d’anxiété face aux mathématiques est observé dans les pays qui associent le plus fortement la discipline à la réussite sociale (comme les pays d'Asie et la France).
  • Certains enseignements très conceptuels à un âge où l’enfant ne possède pas ce niveau de conceptualisation. Au plus jeune âge, les pays où les enfants réussissent le mieux en mathématiques sans développer d’anxiété face à la discipline placent la manipulation et l'expérience au centre de la pédagogie, avant de se diriger très progressivement vers l'abstraction. Les bénéfices de la manipulation physique pour l’apprentissage a d’ailleurs été démontré par un grand nombre d’études.
      Une mauvaise première expérience avec la discipline engendrant un rapport émotionnel négatif. Les enfants développent très tôt (avant 1 an)
un sens approximatif du nombre
      qui leur permet de comparer rapidement différentes valeurs (parmi 2 boîtes contenant des biscuits, un bébé de 10 mois sait par
exemple
    sélectionner celle en contenant le plus) mais ceci de manière approximative et non exacte. Or, en ce qui concerne l’apprentissage des nombres, une certaine précision est rapidement demandée à un enfant qui peut alors rapidement et fréquemment être confronté à ses erreurs sans les comprendre. Ceci va donc l’amener à remettre en questions son intuition, générant un sentiment d’insécurité et de non confiance en ses capacités.

Les solutions ? Enseigner autrement, expliquer et encourager et encourager dès le plus jeune âge

Au plus jeune âge, les pays où les enfants réussissent le mieux en mathématiques sans développer d’anxiété face à la discipline placent la manipulation et l'expérience au centre de la pédagogie.

Au plus jeune âge, les pays où les enfants réussissent le mieux en mathématiques sans développer d’anxiété face à la discipline placent la manipulation et l'expérience au centre de la pédagogie.

  • Alléger le poids psychologique autour des mathématiques. Des parents et/ou enseignants eux-mêmes “traumatisés” par les mathématiques durant leur enfance peuvent facilement transmettre leur angoisse aux enfants. Mais il est également possible de relativiser l’importance des mathématiques en mettant en avant les succès de l’enfant dans les autres matières et en valorisant les métiers ne nécessitant pas d’études en mathématiques (sans fermer de porte inutilement bien sûr!).
  • Enseigner les mathématiques autrement. De nombreuses méthodes (Montessori, Heuristique, Singapour, etc.) existent pour expliquer les concepts mathématiques de manières plus ludique, concrète et facile à comprendre. Il est cependant parfois difficile et chronophage de faire le tri pour sélectionner les bons outils. Nous faisons ce travail pour vous dans nos box adaptées par niveau.
  • Aider l’enfant à gérer ses émotions face aux exercices de mathématiques, aux éventuelles incompréhensions et évaluations. Si l’enfant comprend que ce ne sont pas ses compétences qui posent “problème” mais le stress ou le manque d’attention, il est capable d’apprendre à gérer cela et progresser très rapidement. 

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