Courir pour mieux réfléchir : l’exercice physique, un allié de taille de la concentration chez les enfants !
La concentration chez les enfants peut parfois s’avérer difficile : rester de longues heures assis en classe à écouter la maîtresse n’est pas aisé pour certains. Ils ont besoin de bouger, de gigoter, de se dépenser. Bonne nouvelle, de récentes études en neurosciences ont démontré les bénéfices de l’activité physique sur la concentration et la mémorisation chez les enfants. Permettre à nos enfants de bouger davantage favoriserait ainsi leur réussite scolaire.
Pourtant, en France, 92 % des filles et 82 % des garçons de 11-17 ans sont en-deçà des 60 minutes d’activité physique par jour recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Les recherches en neurosciences ont montré l’impact positif de l’exercice physique sur les capacités cognitives des enfants
De nombreuses études en neurosciences, publiées au cours des dernières années, ont montré le lien entre une pratique sportive régulière chez les enfants et la performance aux tests de mathématiques, de compréhension verbale et de mémoire.L’exercice physique a également un impact majeur sur la concentration et est associé à de meilleurs résultats scolaires.
L’exercice physique a un impact majeur sur la concentration et est associé à de meilleurs résultats scolaires.
Une équipe de chercheurs de l’Université de l’Illinois (Etats-Unis) a publié à ce sujet un article passionnant en 2014. Ils ont évalué les effets d’un programme d’exercice physique sur les capacités cognitives de 221 enfants âgés de 7 à 9 ans. Afin de pouvoir comparer les résultats, deux groupes ont été constitués aléatoirement : un groupe a suivi le programme, tandis que l’autre a poursuivi son mode de vie habituel. Les aptitudes cognitives des enfants de chaque groupe ont été testées avant et après la mise en place du programme. En quoi consistait ce programme (intitulé « FITKids ») ? Deux heures d’activité physique chaque jour après l’école, pendant 9 mois. Les activités proposées au cours de la session variaient en intensité et en type, pour s’adapter au rythme des enfants : des activités d’endurance, des activités mobilisant la force musculaire, des jeux permettant de travailler des compétences particulières, des temps de pause, etc.
Et les résultats sont particulièrement parlants : les enfants ayant suivi le programme sportif ont connu une amélioration plus rapide de leurs capacités cognitives que leurs camarades plus sédentaires. En effet, au bout de 9 mois, les petits sportifs ont nettement amélioré leur fonction exécutive, c’est-à-dire leur capacité à s’adapter à des situations nouvelles. Ils passent ainsi plus facilement d’un exercice à un autre ou d’une matière à une autre. Ils ont également une meilleure capacité d’attention. Les chercheurs concluent en soulignant la nécessité de remettre l’activité physique au cœur de l’école, puisqu’elle constitue un allié indispensable de l’apprentissage.
En France, l’Education Nationale veut promouvoir 30 minutes d’activité physique par jour dans les écoles
L’Education Nationale a lancé en février 2020 un appel à manifestation d’intérêt (AMI) auprès des écoles maternelles et élémentaires qui souhaitent s’engager dans la mise en place de 30 minutes d’activité physique quotidienne pour tous les élèves.
L’Education Nationale veut faire bouger les élèves !
L’objectif affiché du projet s’inscrit dans la ligne droite des recherches citées précédemment : être « au service du bien-être des élèves et de leur santé, et au bénéfice de leurs apprentissages ».
Ces 30 minutes sont distinctes des cours d’éducation physique et sportive (EPS) obligatoires. Chaque école est libre de l’organiser comme elle l’entend : le temps peut être « fractionné ou combiné sur les différents temps scolaires et périscolaires », « les temps de récréation peuvent aussi être investis ». Il n’est pas nécessaire de déployer des moyens supplémentaires, l’idée est de faire avec les locaux et les équipements de l’école. Pas la peine non plus de sortir les tenues de sport : les activités peuvent être simples et faites entre deux classes par exemple. Des outils et exemples seront mis à disposition des équipes éducatives, mais l’idée se résume en quelques mots : faire bouger les élèves !
Le sport à l’école : une place centrale dans certains pays
En Finlande, de courtes « pauses actives » sont organisées entre les leçons.
Plusieurs pays ont déjà mis en place l’activité physique quotidienne dans les écoles, à l’instar de la Finlande. Le programme « Finish schools on the move » a été mis en place dans plus de 90 % des écoles du pays. Son originalité est d’agir non seulement sur le temps d’activité physique (plus de cours de sport, mise en place de récréations « actives » lors desquelles les élèves sont amenés à se dépenser), mais également sur le temps de classe, en diminuant le temps passé assis. Ainsi, de courtes « pauses actives » sont organisées entre les leçons, afin de permettre aux élèves de canaliser leur énergie et d’être en mesure de se concentrer sur le nouvel apprentissage. Résultat : l’activité physique quotidienne des petits Finlandais a nettement augmenté, y compris lors de leur temps libre. Ils sont également plus nombreux à venir à l’école à pied ou à vélo.
Autre exemple : au Canada, la province de l’Ontario a mis en place le programme « Daily Physical Activity » qui prévoit que tous les élèves du niveau élémentaire bénéficient d’au moins 20 minutes d’activité physique quotidienne, d’intensité modérée ou élevée, en complément des cours de sport prévus au programme scolaire.
La liste pourrait se poursuivre, bien sûr, mais le point commun de ces dispositifs est de considérer la pratique sportive comme une dimension à part entière du développement des enfants.
Des bénéfices variés selon le type d’exercice physique pratiqué
Les types d’exercices physiques pratiqués peuvent avoir des bénéfices variés sur le développement des enfants. Par exemple, selon toute probabilité, les enfants s’adapteront différemment à une activité de groupe, impliquant un travail en équipe, et à une activité individuelle qui sollicite d’autres compétences.
De plus, une activité physique d’intensité modérée développera davantage les capacités de mémorisation et la flexibilité cognitive ; tandis qu’une activité de forte intensité développera la capacité à traiter rapidement de l’information.
Le sport renforce le sentiment de contrôle, de compétence, de conscience et d’estime de soi.
Si la durée, l’intensité et la régularité de la pratique sportive sont des facteurs importants, il a été démontré qu’une pratique de seulement 45 minutes par semaine avait déjà des effets positifs. Les activités cardio-vasculaires – comme la course, la nage et le vélo – sont celles dont l’impact positif a été le plus largement démontré.
En tous cas, quel que soit l’exercice physique pratiqué, on sait également que celui-ci améliore le bien-être des individus, et notamment chez les enfants : il renforce le sentiment de contrôle, de compétence, la conscience de soi et l’estime de soi. De nombreuses études ont d’ailleurs montré que les personnes qui pratiquaient un activité physique régulière étaient moins déprimées ou anxieuses que celles qui n’en pratiquaient pas.
Alors, convaincus ?
Les conseils Sapiensa :
Assurez-vous que votre enfant fasse au moins 30 minutes d’exercice sportif dans la journée : aller courir dans un parc ou au jardin public, faire du vélo, de la corde à sauter, etc. Laissez-le se dépenser !
Variez les plaisirs : faites-lui découvrir plusieurs pratiques sportives. Elles l’aideront à développer différents aspects de sa personnalité (sports collectifs, sports de précision, sports en extérieur et en intérieur, etc.). Rapprochez-vous de votre Mairie pour savoir si elle propose des stages sportifs pendant les vacances scolaires ou après l’école !
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